Pour ceux (probablement nombreux) qui ne connaitraient pas le personnage, Henrik Schwarz erst un musicien allemand de musique électronique à dominante house, qui traîne dans le milieu depuis pas mal d’années déjà. Comme beaucoup d’autres, me direz vous. Pas faux. Mais là où notre presque quinqua tire son épingle du jeu, c’est dans sa propension à collaborer avec des artistes d’horizons différents. Après le jazzman Bugge Wesseltoft en 2011, il a ici choisi de s’associer au Metropole Orkest pour un disque alliant musique electronique et musique neo classique orchestrale. Comme on pouvait s’y attendre, tout ça sonne à la fois très musique de film et expérimental. Seule « Counter culture » et son chant vaguement house rappellent la ligne de départ de monsieur Schwarz. Au sein des autres titres, on perçoit beaucoup plus l’influence neo classique (et les accointances jazzy du musicien) que la musique de danse. « Scripted orkestra » n’est clairement pas un disque à mettre entre toutes les oreilles. Il me fait pas mal penser aux périodes les plus orchestrales de William Sheller, le côté chanson en moins bien sûr. Une certaine majesté, une grandeur SF se taille la part du lion ; on est plus proche de l’épopée fantastique que du film de flippe. Parfois, les partenaires font tourner une rythmique ou une mélodie jusqu’à l’obsession, ce qui crée une impression de profondeur vertigineuse. Les structures, assez changeantes, ne tombent jamais dans le pompeux ou le pénible, bien que certains passages le frôlent de très près. Il faut avouer qu’il est difficile de se sortir d’une telle entreprise sans perdre une partie de ses auditeurs en route, surtout quand ceux-ci ne sont pas familiers des deux styles mariés. Henrik Schwarz s’en tire assez bien. « Scripted orkestra » n’est pas un disque inoubliable mais séduit par son audace et sa transgression, même si plus d’éléments électroniques auraient été appréciés.