Hannah Jadagu est de ces musiciens qui ont grandi en faisant totalement abstraction des barrières mentales que certains continuent à s’imposer ; tel genre musical est à réserver à tel type de personne, telle musique et telle autre ne peuvent pas se mélanger… Etudiante new yorkaise en musique, elle a préféré se concentrer sur ses propres chansons plutôt que d’aider à mettre en forme celles des autres. Pour l’instant du moins. Et donc, elle combine sur ce premier album (« son travail le plus ambitieux » disent certains critiques américains qui n’ont pas peur d’enfoncer des portes ouvertes) une écriture très pop avec des élément pop indie, rock alternatif, electro pop, dream pop, folk et R&B. Ce serait mentir que de vous annoncer que cette « Aperture » sur son monde m’a encouragé à y entrer de plein pied. C’est un premier album, avec son lot de faux pas, de sols glissants. Mais dans l’ensemble, on garde l’équilibre, et surtout, on y trouve un goût très affirmé pour le collage sonore, une forme de melting pot, de grand shaker qui fait se côtoyer plein de passages différents sans qu’aucun ne paraisse incongru. Surprenant, oui. Et pour m’expliquer sur les réserves personnelles exprimées plus haut, c’est que je n’apprécie pas certains éléments employés ici, et ceux qu’ils soient seuls ou accompagnés. Mais c’est une évidence, Hannah sait faire sonner le tout, le ficeler pour le rendre cohérent, au moins avec sa vision toute personnelle de ce qu’est la pop en 2023. Elle rencontrera probablement des détracteurs, sûrement de la mauvaise foi. Pourtant, qu’on apprécie ou pas, on l’encouragera à la conserver, cette fois en son travail, parce que « Aperture » est l’une des formes les plus abouties de ce à quoi pourrait ressembler la pop du futur pour moi. Bien sûr, je préfère(rais) que s’exprime un peu plus la part sombre de la jeune femme, mais voilà, elle a choisi de l’exploiter tout en restant assez sobre soniquement parlant, et sans verser dans la ballade dépressive. C’est un choix que je ne partage pas forcément mais que je respecte, et je le redis, si ce disque ne se classe pas dans mes préférés, si je n’inclurais peut-être pas l’un de ses rejetons dans une playlist, il reste l’une des dernières sorties les plus excitantes pour moi !
Related Posts
- 10000Entre les deux derniers albums de Highly Suspect, il y a eu de gros changements stylistiques. J'avoue que, du coup, je n'étais pas trop sûr de ce que j'allais trouver ici. Heureusement ou pas, je ne sais pas encore comment me situer à ce stade, « The sound » ne dément pas…
- 10000Ok, donc. Le gars me surprend avec un disque aux bases hip-hop mais clairement fusion il y a quelques mois, et il remet le couvert bien moins d'un an plus tard avec 21 morceaux ? Ce mec est un fou furieux, un créatif génial, un boulimique de musique. Alors bien sûr,…
- 10000La mode est au bon gros rock, un peu pompier mais très catchy, et avec des grosses guitares. Je ne vais pas m’en plaindre. Apparemment, les Amazons n’avaient pas fait l’unanimité avec leur premier album. Moi-même, n’en ayant pas écouté une note, je n’ai pas pu être convaincu, c’est dire.…
- 10000Cinquième album pour Jaya The Cat. Pour ceux qui ne connaîtraient pas le groupe, il s’agit d’une formation hollandaise d’origine américaine qui se définit comme « drunk reggae ». . Ce que vous devez comprendre ? Qu’il s’agit d’un subtil mélange entre reggae, ska, rock fusion et punk rock. Jaya The Cat était…
- 10000Derrière ce nom rigolo se cache un duo lillois qui définit sa musique comme du « rock augmenté ». Un nom bien énigmatique pour dire que « Singularity », sorti sur Atypeek Music (ben tiens) est un joyeux bordel. D'ailleurs, si on devait le définir finement, on serait bien embêtés. Rock fusion, c'est peut-être…