
Aaron Leclerc a choisi de ne pas faire arrière au sein des supermarchés du même nom, par passion pour la musique électronique. Non, je dis n’importe quoi ; le dj et producteur américain n’a absolument rien à voir avec notre Jules-Edouard national. Il fait partie de cette nouvelle génération de boulimiques qui s’abreuve à toutes les sources et font se télescoper dubstep, hip-hop, electro, le tout avec beaucoup de basses et un côté vénéneux très affirmé. En gros, ça sonne plus comme un cauchemar que comme une fête, avec cependant une efficacité mélodique certaine. Ceci est le premier album du monsieur, et on se doute à son écoute qu’il a pris le temps de longuement travailler et retravailler ses titres en live avant de les présenter ici. Il y a une certaine rudesse, une acidité et une dramaturgie qui me rappelle parfois les Bloody Beetroots et leur album « Romborama ». Et je l’avais vraiment bien aimé, ce disque. Hairitage utilise de façon très rythmique et maline des samples de voix un peu partout, fait entrer de discrètes influences musique classique et jazz. Bien sûr, « Negatives » n’est pas taillé pour l’écoute au casque, au calme chez soi ; c’est une boule d’énergie, ça sent le dancefloor à plein nez, et on a souvent envie de bouger dans tous les sens en le découvrant. Mais il s’y adapte assez bien finalement. Les ambiances sont à la fois assez proches, et pourtant les titres revêtent des sonorités assez différentes pour qu’on s’y attache : « Everytime the beat drops » et « Break your neck » sont pour moi clairement en tête, mais l’ensemble est vraiment agréable à l’écoute, même si on ressent parfois une obsession un peu trop prégnante pour les répétitions (« Throw ass »). Pas mal du tout !