Il y a quelques années, j’avais l’impression de ne chroniquer que des albums de metalcore. Depuis quelques temps, ce sont en territoire metal le death progressif et le revival heavy doom qui tiennent la palme. Greylotus, donc, donne dans le premier genre. Une voix et un riffing entre deathcore et blackcore, une technique irréprochable, mille idées à la minute, « Rectilinear motion » ne laisse aucun place au doute. Quoique… En quatre minutes trente, on a un peu l’impression d’avoir écouté trois titres différents, sans vraiment savoir déterminer où commençait l’un et où finissait l’autre. Et ça, ça peut avoir deux significations. 1/ votre serviteur est trop teubé ; hypothèse non exclue, mais que je vais choisir de ne pas retenir pour l’instant. 2/ les gars de Greylotus se sont un peu trop lâchés, n’ont pas su maîtriser leur créativité pour la faire aboutir à de vraies chansons. « Shadow archetype » me donne également assez vite le tournis ; un titre encore bourré de bonnes idées, mais qui part dans tous les sens. Ah oui, ç, les gars savent jouer, on est assommés de démonstrations techniques, de breaks savants, d’influences parfaitement régurgitées. Mais bon, 2 secondes de plaisir par ici, 3 par là, sur la longueur ça reste assez frustrant. Il y a dans « Currents » un passage qui laisse entrevoir ce qu’on pourrait obtenir si le groupe se concentrait plus de trente secondes sur un passage mélodique, et ça laisse rêveur. Mais on a l’impression que Greylotus ne se l’autorise pas, que ça ferait « so 2010 ». Le pire, c’est qu’on a quand même envie de continuer, parce que, c’est sûr, le groupe est bon. Un peu comme certains films que je ne nommerais pas au sortir desquels on vous demande ce que vous en avez pensé et vous répondez « C’était chouette ! Mais j’ai rien compris par contre ». Ben oui, c’est ça « Dawnfall ». Un chouette disque auquel on ne comprend pas grand-chose tellement on est ballottés dans tous les sens, et dont finalement on retiendra un bon feeling général, sans en retenir une seule mélodie. Je suis probablement ringard, mais je trouve ça dommage. Sans aller jusqu’à l’hymne de stade, j’aime bien chantonner, ou beugler si vous voulez, un refrain, fredonner un passage. Ici, pas possible pour moi, les trucs s’enchaînent sans que j’en saisisse la logique. Souvent, je me dis « ah ça y est ! »… Et puis non, en fait. Le titre qui pourrait le plus se rapprocher de ça serait « Syzygy » (…il s’appelle Syzygy… C’est mon seul amiiiii… désolé.), mais c’est limite. Le riff d’intro de « Dawnfall » est terrible aussi… En fait, je rêve d’être un chirurgien musical pour pouvoir étirer tel passage, enlever tel autre, restructurer l’ensemble et faire de ce disque un tout cohérent. J’espère que ma patience paiera et que le combo le fera pour moi dans le futur !
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