Toujours sur la brèche, les canadiens reviennent avec un septième album en droite lignée de leur style de prédilection, à savoir un indie folk pop délicat chargé de moments de pure beauté. Changement remarqué, pour ce nouvel opus, Tony Dekker s’est astreint à l’utilisation d’instruments moins conventionnels, a voulu forcer sa nature et laisser un peu de côté sa chère guitare acoustique. Dans les faits, cela se traduit par le renforcement du côté bucolique de sa musique, qui y gagne autant en légèreté qu’en cachet. On a parfois l’impression de se trouver en face d’une formation néo-classique jouant aux folkeux, notamment sur la très belle « The talking wind » introductive (déjà parue sur l’ep ayant précédé l’album) et « In a certain light ». Du coup, « Alone but not alone » et son clip très classique (tourné dans la jolie église où le disque a été enregistré) paraissent vraiment trop sages en comparaison. On est donc contents de retrouver une plus grande variété de moyens et une orchestration luxuriante sur une « Falling apart » intimiste. Le reste de l’album joue les allers-retours entre ces deux ambiances, et toujours avec ce feeling mi-tendre mi-nostalgique propre au groupe. Ceux qui lui reprochaient déjà sa frilosité pourront continuer à loisir ; je reconnais sans mal ne pas être captivé d’un bout à l’autre de ce nouvel album. Mais un disque des Great Lake Swimmers a toujours participé de cet équilibre entre chansons très passe-partout et titres flamboyants. Le piège de l’évolution engagée ici est qu’elle amplifie le phénomène ; les chansons classiques s’en trouvent affadies, les autres gagnent en impact. L’ensemble reste toutefois plaisant, mais si le groupe devait persévérer dans ce sens, il faudrait qu’il se montre moins productif et plus sélectif !
Great Lake Swimmers : Alone but not alone
Great Lake Swimmers : The talking wind