Le qualificatif de « légende » est souvent galvaudé. Mais là, mes amis, on est en plein dedans. Car comme son nom l’indique, Goblin Rebirth n’est ni plus ni moins que la version 2.0 de Goblin, combo italien progressif surtout réputé pour avoir composé des bandes originales de film d’horreur d’anthologie, « Tenebre », « Suspiria » et « Zombi » en tête. Un groupe adulé par toute une génération, souvent copié mais rarement égalé. Aujourd’hui, soit 10 ans après leur dernière reformation qui avait tourné court, les revoilà avec un vingt-troisième album qui sort sur un label metal, et non des moindres. Pourtant, la musique de Goblin n’a pas bougé d’un iota. Et c’est bien là où le bas blesse. Capable du meilleur comme du plus téléphoné, le groupe opère ici une espèce de bilan musical de toute sa carrière. On y trouve donc des titres très cinématographiques et lugubres, des morceaux plus groovy et d’autres typiquement rock progressif. Ce sont d’ailleurs ces derniers qui posent problème. Car le combo n’a hélas pas vraiment mis à jour ses méthodes et ses sonorités. Tout est fait pour que les nostalgiques hurlent à la lune, et Goblin ne se cache même pas de regarder dans le rétroviseur (« Back in 74 »). Bien sûr, ça ne suffira pas à faire de ce retour un indispensable de la discographie du groupe ; tout au plus s’agit-il d’un plaisir passager, un clin d’oeil cajoleur. Mais pour le coup de cœur, on repassera. Peut-être la prochaine fois ?