J’avais bien entendu parler de Ghostpoet mais n’avais pas encore eu l’occasion de m’y frotter. Ce quatrième album est donc l’occasion rêvée de le faire. Ne sachant pas vraiment à quoi m’attendre, « One more sip », mise en bouche au rythme electro hypnotique et au phrasé chelou me paraissent quand même assez proche du hip-hop fusion que je m’attends à trouver. Sauf que la gothico-slam « Many moods at midnight » chamboule complètement ma vision des choses. Ghostpoet me fait alors le même effet que le premier Saul Williams : un horizon de possibilités, dont on rêve d’engloutir le moindre centimètre carré, des étoiles dans les yeux et des fourmis dans les jambes. « Trouble + me » évoque une rencontre fortuite entre un Tricky et un Everlast ; vraiment pas désagréable. « (We’re) Dominoes » rappelle la deuxième étape du disque par son côté poisseux, étrange et et vénéneux. A cette étape, je m’attends à être subjugué du début à la fin du disque, c’est dire la confiance que m’ont inspiré les quatre premiers titres. « Freakshow », premier single de ce disque, se montre beaucoup plus direct et pop ; un peu trop facile, mais efficace. « Dopamine if I do » est un autre de ces titres neo dark jazz – trip hop – à violons évoquant Tricky, sorte de fil rouge. « Live>Leave » est plus accrocheur et immédiat, avec toujours ce mood bien amer et sombre, et ce chant parlé de caractère. « Karoshi » recycle encore une fois les sonorités et la voix au sein d’un titre assez moyen, de fascination, on commence à percevoir un certain ennui. Aïe. « Blind as a bat… » est plus suave et douce d’apparence, mais renferme la même noirceur contagieuse. « Immigrant boogie » se fait beaucoup plus orageux et menaçant, « Woe is mee » est maussade et bluesy, et « End times » n’est hélas pas la fin de parcours apocalyptique et définitive qu’on aurait pu imaginer. Bref, « Dark days + canapes » est un album inégal, qui donne le maximum dans ses 7 premiers titres et s’essouffle après. Dommage, mais ça reste une découverte renversante pour moi !
Ghostpoet : Freakshow
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