Avant de se lancer dans l’écoute et la chronique d’un tel objet, il faut se poser pas mal de questions. Faut-il prendre « Dream weapon » comme un nouvel album du combo metal prog ricain ? Le groupe s’est quand même absenté une bonne dizaine d’années, et a depuis fait peau neuve ou presque niveau personnel, avec le remplacement du vocaliste Mookie Singerman par Tony Wolski, au timbre beaucoup plus prog / pop, et l’arrivée d’un vrai batteur en la personne de Nick Yacyshyn. Et puis, aussi, on en parle de la quasi-disparition des plans metal / mathcore au profit d’un style beaucoup plus synthwave prog, ou on considère que ça fait partie de l’évolution naturelle ? Et enfin, est-ce qu’on considère que voir revenir un groupe talentueux est une victoire en soi, ou on se dit que 8 titres dont deux intros / interludes pour 10 ans d’attente, c’est pas cher payé ? Ah merde, ça part mal déjà. Bon, je vais tempérer un peu ; « Dream weapon » n’est pas un mauvais album. Des titres comme « Pyrocene » ou « Alone in the heart of the light » marchent plutôt bien. L’équilibre est plutôt bon entre parties chantées / jouées et ambiances kraut / space / prog. Si on le prend sans connaître le passé de la formation, on peut vraiment apprécier l’ensemble. Mais voilà, si on a déjà écumé ne serait-ce que « Board up the house »… On s’ennuie. « Dream weapon » manque de folie, d’énergie, et nous sert une musique qu’on était pas prêts à entendre de sa part, d’autant plus que d’autres s’en chargent aussi bien, chez les anciens comme chez les nouveaux. Et puis, habitués aux fluctuations importantes, on ne peut qu’être au moins étonnés de l’uniformité des tempos, des ambiances, et des titres en général. Ce troisième album est plus « dream » que « weapon » pour la faire courte. Du coup, pour un nouvel album tout court, ok, mais pour un nouvel album de Genghis Tron, bof quoi.