
La musique des suédois de Firebreather ne brille pas par son originalité : soit. Le groupe mélange, comme énormément de formations, le sludge, le doom et le stoner. Il évoque pas mal d’autres groupes, parmi lesquels Mastodon. Voilà, c’est dit ; si on cherche autre chose, on va ailleurs : parce que pour ce troisième album, le combo ne va pas révolutionner les choses. Ce qui ne veut pas dire qu’il soit inintéressant, bien au contraire. Je n’ai pas écouté les autres mais ce disque déploie une science de la composition assez redoutable. Dès « Kiss of your blade », un riff terrassant, une rythmique de plomb et une voix bien rugueuse nous accueillent et ça a beau être très classique, ça fonctionne sans problème. Bien sûr, on aurait envie de voir Mattias Nööjd moduler un peu plus ça voix, à la manière d’un Kirk Windstein par exemple. En fait, on pourrait assez vite fantasmer sur la présence de ce dernier sur ce disque. Mais soit. Après tout, cet organe sied tout à fait à la musique. Le disque est composé de six titres pour un peu moins de 40 minutes de musique. Ce qui est suffisant puisque les ingrédients d’un titre à l’autre sont assez similaires, et pas « trop » pour éviter la lassitude. Si j’ai évoqué Crowbar un peu au-dessus, ce n’est pas un total hasard : les deux groupes partagent le même goût pour une puissance écrasante, abrasive, teintée de groove et riche en mélodie. Bien sûr les américains sont bien plus marqués par le doom et le côté dépressif, mais Firebreather pourrait facilement basculer, et on devine que les deux camps partagent des influences communes. En tout cas, « Dwell in the fog » a tout de la force tranquille, du disque qui s’impose à son auditeur sans avoir l’air de se fatiguer. Solide.