
Le premier album de Fejka, chroniqué ici en 2019, m’avait déjà impressionné par sa volupté et le plaisir qu’il apportait, toujours avec feeling et douceur. Le deuxième album du musicien, encore plus orienté downtempo et ambiant, enfonce le clou. Au programme, huit titres cotonneux, poétiques, magnifiques, parfois accompagnés de voix qui renforcent cette impression qu’ici rien ne peut nous arriver de mal, qu’on navigue en plein rêve. Bien sûr, la totalité des nouveaux titres est encore une fois empreint de nostalgie, de mélancolie, mais c’est la beauté qui prime. Le paysage sonore est chargé sans être saturé. On ne peut pas vraiment qualifier ce disque d’ambiant tant il y a ici une notion de mouvement palpable et permanent. C’est également trop rythmé et acidulé pour être du trip hop, mais ce n’est pas assez dansant pour être de la house. Intelligent techno ? Oui, un peu de tout ça et plus encore. Le choix fait ici de donner encore un peu plus de place à la voix est plutôt bien vu ; cette alternance de titres instrumentaux et chantés permet de mieux apprécier l’une et l’autre des facettes du projet et d’éviter la redondance dans un style qui a toute mon affection mais qui n’en est pas exempt d’un titre à l’autre, d’un disque à l’autre, d’un artiste à l’autre. « Hiraeth » fait-il mieux que son aîné « Reunion » ? Là, du bout de sa troisième écoute, je serais tenté de vous dire que oui, que Fejka a capitalisé sur ses points forts et joué la carte de la nuance, et que ça lui va bien. Bien sûr, je n’ai pas le recul nécessaire, et j’en suis conscient. Alors je vous dirai juste qu’il a fait aussi bien.