Faouzia Ouihya est née à Casablanca (au Maroc donc, pour les nuls en géo) et a grandi à Manitoba (au Canada, et pour les mêmes, c’est pas sur le même continent). En plus d’avoir plusieurs cultures, elle a aussi donc plusieurs langues, des influences musicales diverses. Et en plus de ça, elle chante et maîtrise plusieurs instruments ; piano, violon, guitare, darbouka . Et elle a édité elle-même ce premier album, après quelques singles depuis une bonne dizaine d’années, et notamment des collaborations avec John Legend (« Minefields) ou David Guetta (« Battle »), et plus près de nous encore le rappeur français Ninho (« Money ») ou Martin Solveig (« Now or never »). Bon, vous avez bien capté qu’aucun de ces featurings ne l’ont amenée ici, puisque ce sont tous des artistes dont je n’ai strictement, sans le moindre jugement de valeur, rien à carrer. Alors qu’est-ce que je fous là ? C’est simple ; le titre « Film noir » dans la liste des sorties a attiré mon attention, j’ai lancé « Lost my mind in Paris »… et j’ai tiqué. Attends, mais je ne suis pas sensé aimer ça moi, si ? Non parce que c’est quand même un mélange de R&B, pop et electro pop, hyper facile d’écoute et bien calibré ? Bah oui, mais ça marche. Je sors d’une chronique de black metal occulte, donc pas l’impression de me ramollir pourtant… « Peace & violence » débarque, et il marche aussi. Et presque tous les autres titres aussi. La dramaturgie versée à large dose dans l’expression vocale hyper maîtrisée et relativement sobre, les choix de sonorités, la justesse des arrangements, la mélancolie de l’ensemble, l’hybridation orient / occident pas trop ostentatoire, tout me parle. La reprise de « Desert rose » (de Sting) est très réussie aussi. Je ne dis pas que j’adhère à 100 %, parce qu’il y a quand même des passages ou titres trop pop ou r&b pour moi, surtout en fin de parcours. J’ai n peu l’impression que Faouzia est une version plus cinématique d’Ariana Grande ou Sia. Mais si moi j’ai su apprécier son art, il y a de grandes chances que beaucoup de gens plus sensibles aux artistes précitées l’adoreront ; je le lui souhaite en tout cas, parce que les qualités sont là !
