Voilà bien longtemps que je n’avais croisé la route des anglais. Des années. Parce que, même si leur « Against the pull of autumn » (2004) et leur « Weathering » (2011) m’avaient vraiment fait voyager, ils ne sont pas les plus médiatisés dans le genre post rock. Ou indie pop. D’autant plus que leur musique n’est que la moitié de l’un, ou de l’autre, c’est vous qui voyez. Pourtant, encore une fois, Epic45 me bluffe complètement. Avec ou sans chant (celui-ci est parfois utilisé comme un instrument additionnel), la musique du combo oscille encore ici entre post rock, ambiant, trip-hop, rock indé et rock progressif. Les ambiances sont majestueuses, le son ample. Le partis-pris de magnifier les guitares, de les mettre en avant, au centre de l’équation, donne un résultat plus original que l’on croit. Car Epic45 n’est pas vraiment un groupe post-rock, même si c’est de ce genre qu’il s’approche le plus. Sa musique charrie l’émotion, le spleen, une certaine forme de résignation. Et la beauté d’une pluie d’été au soir tombant. « Through broken summer » est un papillon, gracile et fragile, qui volette dans le tumulte d’un monde devenu fou, ses ailes reflétant la lumière. Et nous, on y est passagers clandestins, profitant de sa poésie et sa majesté. Et on dit merci !
Epic45 : Outside