Ed Is Dead est un compositeur et dj espagnol qui nous amène un mélange entre électro ambiant, electronica et synth wave. Un de ces compositeurs qui s’inspirent de disques plutôt rock pour essayer d’en transposer la magie. Le monsieur cite Radiohead (« Kid A »), Marilyn Manson (« Antichrist superstar »), mais aussi Bowie ou Pink Floyd comme des influences majeures. Contre toute attente, ce disque est plutôt peu porté sur le rythme ; beaucoup moins d’après mon écoute rapide de son album précédent « Global sickness » que celui-ci. C’est la mélodie qui mène le jeu. Elle se pose comme un voile sur neuf titres courts qui s’enchaînent sans chercher vraiment à se distinguer. On est serait capable si on le voulait, mais quel intérêt ? Ce disque est un puzzle dont chaque partie s’emboîte parfaitement avec les autres. Une fois l’image reconstituée, on se rend compte qu’elle est à l’image de la musique de Ed Is Dead ; en perpétuel mouvement, insaisissable. On ne sait pas lequel du mystère, de la poésie ou du danger est au premier plan. Ce sentiment mitigé n’est pas une raison pour fuir le disque ; au contraire, on a envie d’y replonger pour en avoir le cœur net. Peine perdue. Mais au fur et à mesure, « World is an hostile place for good people » fait son nid. Pas un coup de cœur, mais un disque qui distille une légère forme d’accoutumance, la preuve d’une intelligence de composition évidente.
