Douglas Dare est un jeune homme britannique tourmenté et fils de musicien. Deux éléments qui l’ont poussé à son tour à suivre les traces de son père et aller un peu plus loin, en se lançant dans un style pop assez libre de ses mouvements, empruntant des éléments indie, folk, neo classiques et expérimentaux. « Omni » est le quatrième opus du monsieur, et ici c’est l’electronica qui est à l’honneur. Les dix titres de ce nouvel opus sont novateurs, doux, cinématographiques et vaporeux. Une certaine noirceur s’en dégage parfois, sans que celle-ci ne viennent complètement obscurcir l’horizon. La voix fragile et expressive, les thèmes et l’ambiance peuvent effectivement nous mettre sur la voie d’une expression assez queer, mais y adhérer n’est pas indispensable pour apprécier l’album, qui joue magnifiquement avec le clair-obscur tout au long de ses trente-huit minutes. On appréciera la collaboration avec Rival Consoles sur le single « Mouth to mouth » mais ce n’est que la confirmation d’une sensibilité et d’une musicalité communes. Ici, le rythme est important, mais il ne mène pas la danse. La voix et la mélodie sont au centre de chaque titre, ça n’a pas changé. En revanche, il est vrai que les titres semblent ici bien plus chargés et moins innocents que par le passé. On a plus cette impression de pureté folk amenés par le piano et la guitare, ses instruments de prédilection, et pourtant l’émotion reste intacte à l’écoute de « No island is a man », « Absentia », « Three roads » et consorts. Est-ce que pour autant « Omni » va s’adresser au même public ? Difficile à dire. Certes, on y retrouve l’écriture du monsieur, son univers et ses influences. Mais la forme est vraiment très différente, et la transition tout de même assez abrupte. La comparaison avec un Jay-Jay Johanson est évidente ; ce sont des artistes capables de se transformer, de changer de costume sans pour autant changer radicalement de style, et qui vont venir tester les limites de leur auditoire, provoquer une ouverture de ce côté-là. Etes-vous prêts ?
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