
« Noonday dream », l’album précédent de l’anglais Ben Howard, m’avait doucement bercé, au son d’une folk pop onirique où des nuages electro venaient se poser ça et là. Sur ce quatrième opus, le monsieur s’aventure plus loin, hors de son territoire de prédilection, incluant des touches de jazz, un peu plus de folktronica encore, et des formats plus expérimentaux et groovy (sans aller jusqu’au dansant). Ce qui rend « Collections from the whiteout » bien plus complexe à appréhender. Trop ? Pour moi, oui, c’est évident. Subsiste la voix posée et très folk de Ben, au milieu de mélodies déstructurées, d’instrumentations mi rock indé mi electronica, posée sur une mélodie en équilibre instable sur tout ça. Bien sûr, on trouvera quelques titres plus classiques dans leur forme… Mais il leur manque quand même le spleen tenace qui tatouait auparavant chaque titre du compositeur. Et pour tout dire, ils ne semblent même pas à leur place ici. C’est d’ailleurs un problème pour cet album, de déterminer sa place. Hybride, il emprunte des éléments des précédents mais les déracine, les emmène ailleurs. Juste pour voir si la bouture reprend. Parfois ça marche (« Sage that she was burning » ou « Sorry kid » par exemple), mais souvent, pas du tout. Au niveau des textes aussi, Ben Howard a voulu tenter autre chose, prenant des faits divers ou historiques pour les réinterpréter, en donner son interprétation, souvent décalée. Et ça marche pas mal, mais sans qu’on comprenne forcément où il veut en venir. Et c’est ce déséquilibre, cette instabilité que je retiens de l’album au terme de son écoute. Aïe.