Dodheimsgard nous fait encore le coup des huit ans de réflexion entre deux albums. Bah bravo les gars ! On espère juste que du coup les angles seront un peu plus arrondis sur ce sixième album que sur le précédent « A umbra omega » qui était quand même bien raide. C’est tout en douceur que « Et smelter » nous accueille. Oh, ne vous inquiétez pas, la partie purement neo black ne tarde pas à se manifester, mais elle ne dénature pas la mélodie originelle, et vient même en magnifier le caractère mélancolique. Bien sûr, la voix bien rugueuse vient apporter une rudesse certaine, et le titre finit par introduire des éléments plus psychédéliques en fin de parcours, mais il demeure très mélodique et « facile » par rapport à ce qu’on peut déjà connaître du groupe. « Tankespinnerens smerte » attaque de façon plus directe, presque en reflet avec son début intense et black, son break bien plus mélodique et soft et sa conclusion qui revient aux fondamentaux. « Interstellar nexus » se fait plus théâtral dans ses parties vocales autant que dans sa structure, et laisse plus de latitude aux éléments électroniques : c’est un peu dommage car les parties les plus expérimentales viennent en amoindrir la portée, même si elles contribuent également à donner au titre un côté Oxyplegatz assez charmant. « It does not follow » débute comme un titre pop groovy des années 80 avant que les voix et la guitare ne s’invitent. Ce qui ne le rend pas forcément beaucoup plus digeste ; certainement le titre le plus complexe du lot, et probablement celui que j’aurais écarté pour rendre l’album plus compact (il s’étend quand même sur presque 70 minutes…). Une fois passée la soyeuse interlude « Voyager », c’est « Halow » qui remet les gaz avec le titre le moins black de la galette… et paradoxalement l’un des plus flamboyants aussi. Si les sonorités « spatiales » sont bien présentes (mais plus discrètes), « Det tomme kalde morke » est lui bien plus extrême, arborant des riffs tranchants et un chant glacial, du moins dans sa première partie. « Abyss perihelion transit » est une sorte de compromis entre « Halow » et « Interstellar nexus », et affiche une ambition certaine (on salue d’ailleurs le courage du label de l’avoir choisi comme single ; malgré ses qualités, ça reste un sacré morceau, autant dans sa durée que sa complexité !). Enfin, « Requiem aeternum » clôt l’album avec une beauté et une étrangeté assez confondantes. Ce nouvel album est donc aussi copieux qu’expérimental et novateur pour Dodheismgard, et on ne peut qu’applaudir le fait que le groupe parvienne toujours à se renouveler après tant d’années d’existence. Certes, il prend son temps, mais celui-ci n’est pas volé aux fans avec des œuvres de cet acabit !
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