En quelques années, les suédois ont évolué d’obscur groupe de metal fusion délirant en véritable entreprise de folie (pas si) furieuse, s’ouvrant de plus en plus aux sonorités hors du giron metal et se rapprochant d’un rock cosmopolite et fantasque. Sur ce quatrième opus, on ne s’étonne donc plus de ne trouver que de maigres traces de gros riffs, remplacés par des cuivres sautillants et des riffs cartoonesques. Je ne pense pas d’ailleurs que Diablo Swing Orchestra puisse encore être considéré comme un groupe de « post metal ». Cette parenthèse purement sémantique fermée, passons à la musique. Annlouice, la précédente (et deuxième) chanteuse ayant décidé de poursuivre sa carrière d’Opera-trice plutôt que de fouler les scènes de poilus, elle se voit remplacée par la tout aussi talentueuse Kristin Evegard, à la voix peut-être un peu moins puissante mais plus mutine (une sorte de mélange entre Kate Bush, Tori Amos et Gwen Stefani). Les influences sont elles encore plus marquées qu’avant et l’exécution est plus pop ; le format des chansons subit depuis les débuts du combo un étêtage qui va dans le sens d’une assimilation plus facile. Encore une fois, on trouve de tout ici : jazz, neo classique, world, rock, metal (en petite quantité), disco, electro… On s’étonnera par contre de la teneur plutôt dubstep / djent metal de la pochette, qui ne sied pas du tout au disque, bien moins en tout cas que celle de Peter Bergting pour « Sing-along songs for the damned and delirious ». Mais tout ça n’entamera pas l’enthousiasme de l’auditeur à l’écoute de ce disque encore une fois fou et génial, ne versant jamais dans la pantalonnade ni dans l’excès de sérieux, conservant toujours une patte personnelle, une élégance certaine et une exigence mélodique omniprésente. Tout ça en restant cohérent 44 minutes durant, ça tient de l’exploit. Mais on en attendait pas moins des suédois, surtout après une absence discographique si longue (cinq ans, ça compte !). Nous voici donc tous rassurés : Diablo Swing Orchestra n’a pas perdu de sa superbe, et sa stratégie de conquête du monde va bien finir par s’avérer payante force de ne sortir que d’excellents disques !
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