Le groupe de Sacramento Destroy Boys, adoubé par sa ville natale, fait partie de ces formations aimant à conjuguer une attitude punk avec une énergie rock alternatif et une écriture qui flirte avec la pop. Avec son drôle de titre pas vraiment annonciateur de son contenu, ce quatrième album n’aura aucun mal à nous convaincre que ces gens ont bien fait d’abandonner le tout acoustique des débuts. On commence par « Bad guy », qui n’a rien à voir avec une énième reprise du tube de Billie Eilish (coucou les cousins The Interrupters) mais dégaine une lassitude et une noirceur qui fonctionnent bien ensemble. Le premier single « Plucked » s’avère plus punchy et poppy, avec es envolées de voix qu’on attendait pas et un feeling un peu eighties : pourquoi pas. « Beg for the torture », en revanche, verse complètement dans le punk rock sauvage et expéditif (le titre dure à peine une minute 25) ; je suis plus client de ça. Arrivés là, on a compris que les américains aiment varier les plaisirs et créer la surprise chez leurs auditeurs. On aura d’ailleurs l’occasion de découvrir les origines argentines de la chanteuse sur « Amor divino » ou « Shadow (I’m breaking down) », le groupe en version ballade (ou presque) sur « Shedding skin », un trio d’exception (avec Mannequin Pussy et Scowl) sur l’excellente « You hear yes »… Dommage que le combo nous serve une « Boyfeel » en peu en-dessous comme dernier titre de la galette. Ok, il n’est pas mauvais, mais manque un peu trop de punch et d’accroche mélodique pour rester dans les mémoires. Tu parles de funérailles, donc : ce disque est un joli shaker de nitroglycérine. En dosant un peu mieux, Destroy Boys pourrait faire sauter la banque, mais il préfère avancer à son rythme et faire ce qu’il veut ; la liberté, il n’y a que ça de vrai !
Related Posts
- 10000Olly Bailey est Jaws The Shark. Avec un pseudo comme ça, on attend quelque chose d'un minimum agressif, carnassier. Bingo ; le projet donne dans le punk rock. On a donc de belles guitares abrasives, qui ne sonnent d'ailleurs pas forcément purement punk, une batterie volontaire, une basse bien sonore (miam)…
- 10000Quand on est trois jeunes frères anglais qui montent leur premier groupe, en pratiquant u style à cheval entre rock alternatif et punk rock, je pense qu’on est bien loin de s’imaginer que, quelques années plus tard, une pointure de la trempe de Johnny Marr puisse rejoindre les rangs de…
- 10000Quelque part entre punk rock et rock garage, les rouennais de Dye Crap se sont pointés en 2021 avec un style direct, sauvage et fun. Ils n’ont pas vraiment changé leur fusil d’épaule pour ce deuxième opus, et c’est tant mieux. Les gars ne se prennent pas au sérieux, mais…
- 10000Oui, bof, des cerises en pilules, ça ne me tente pas trop, comme ça. Et en musique, la cerise m’évoque plus la rondeur de la soul que la rudesse du rock. Pourtant, c’est bien de ça qu’il s’agit avec ce trio grenoblois mixte. Certes, la voix de Marine ne fait…
- 10000Débuter un album par un titre aussi doux et délicat que « Adolescent love » quand on se situe plus dans un genre indie rock / alternatif, il faut oser. C’est une tentative de détourner l’attention, d’introduire d’entrée une nuance ? Je ne sais pas, mais ça titille forcément. « Fukboi » qui lui fait…