
Le neo black metal, c’est une partie de ma vie. Oui, je sais, ça fait un peu grandiloquent comme affirmation, mais il faut voir les choses en face : si ce n’est pas le genre que j’écoute le plus au quotidien, son mélange de tradition, de créativité, d’expérimentation, de haine, de désespoir et de folie pure est ce qui m’a apporté le plus d’émotion et de bonnes surprises au cours des vingt dernières années. Et si je vous dis ça, bien sûr, ce n’est pas juste pour introduire le deuxième album de l’italien Derhead, mais bien parce que « The grey zone phobia » fait à mon sens partie des disques du genre qui apportent réellement quelque chose, qui peuvent changer la vision des choses de ceux qui le découvrent. Bien entendu, on trouvera ici des éléments déjà exploités par d’autres : des dissonances, des éléments doom, des passages expérimentaux, des éléments plus orchestraux et emphatiques, une intensité black sauvage, des passages très mélodiques, et un dosage savant qui produit autant d’angoisse que de dégoût. Et non, de ne dis pas ça pour vous rebuter, bien au contraire : comme toute bonne œuvre du genre ; elle génère autant de fascination que d’incompréhension. Et c’est bien ce subtil mélange qui rend ce vrai premier album du projet solo au long cours de Giorgio Barroccu (Derhead existe quand même depuis 2001) unique et, j’ose le dire, indispensable pour ceux qui apprécient le genre. Enfin, pour peu qu’on puisse parler de genre ; la chose peut prendre tellement de formes différentes qu’il est difficile de prédire son impact sur ses auditeurs. Mais moi je vous le dis : avec ce disque et des titres aussi dingues que « The death of now » ou « Drops of storm », Derhead est entré dans ma liste de favoris.