Le post black metal est désormais un genre à part entière, et il est de plus en plus difficile de justifier le terme de « post » quand beaucoup de choses ont déjà été dites et faites dans le milieu depuis une vingtaine d’années… D’ailleurs, on pourrait s’interroger sur la pertinence de cette étiquette accolée au style des français de Decline Of The I. « Escape » est donc le troisième album du groupe, et s’attache comme les précédents à illustrer les propos et pensées du scientifique et philosophe Henri Laborit, ayant étudié l’effet des neuroleptiques, les notions de soumission et domination et le conditionnement. Vaste programme qui finalement colle parfaitement au chaos sonore de ce disque. Enfin, entendons-nous ; le chaos n’est qu’une perception de l’esprit ici. Les six titres segmentant les 53 minutes de ce disque sont en fait hyper-travaillés dans leur partage entre black furieux à la scandinave, riffs charbonneux, passages lugubres et déviations purement post black à base d’électro, de neo classique, de doom… Decline Of The I maîtrise parfaitement son sujet, et chaque titre délivre sa dose réglementaire d’adrénaline pure coupée au désespoir et à l’emphase. Autant vous dire que lorsque l’on ressort, fourbu mais heureux, de l’écoute de cet excellent disque, on se fout complètement de lui donner un qualificatif. Tout ce qu’on veut, c’est s’y replonger à nouveau, ressentir les affres de la folie s’emparer de notre âme et nous torturer jusqu’à l’extase !
Decline Of The I : Je pense donc je fuis