
J’ai croisé les suisses de Darkspace en 2008 avec leur troisième album « Darkspace III ». Jusqu’ici, rien de bien exceptionnel, me direz vous. Le groupe y développait un black metal ambiant aux sonorités assez raw, pas forcément facile à appréhender mais réellement personnel et intéressant dans sa démarche. En 2014, le groupe sort sa suite « III – 1 » que je loupe complètement. En 2019, il passe de trois à deux membres. Et aujourd’hui, il revient avec un cinquième album qui se nomme donc « – II ». Le style du combo étant assez « spatial », aurait-il traversé un trou de vers, trouvé un portail pour remonter le temps ? En tout cas, je ne peux pas dire que je comprends grand-chose à cette chronologie. Mais soit ; l’essence même de Darkspace, c’est le mystère. D’ailleurs, je ne comprends pas les paroles et je ne cherche pas à saisir la signification des textes ; ce côté inhumain est un élément fondamental pour moi. Ce nouvel album prend une forme encore plus radicale avec son seul titre de 47 minutes. La forme est toujours aussi magique, mais le son est plus homogène qu’avant, les composantes black moins franches ; c’est de l’ambiant black plutôt que du black ambiant. Tout cela concourt encore plus à rendre la musique de Darkspace unique et exceptionnelle. Je ne peux pas le dire autrement ; cet album confine à la magie. Il est rare que je mette un 9 sur 10, encore plus rare que j’hésite entre les deux notes les plus hautes. Si je suis resté sur le 9, c’est que je pense que le combo peut aller encore plus loin en terme d’ambiances et de diversité dans les mélodies. En attendant, « – II » se hisse tout de même bien au-dessus de ce qui peut être qualifié de « post black ». Impressionnant !