CLIO : Déjà Venise

Ah, le conditionnement et son pouvoir… Non, stop, il n’est plus à démontrer. Mais l’auto-conditionnement, on en parle ? Bon, tout ça pour dire qu’une fois encore, j’ai failli agir comme un bon gros blaireau à la lecture de la présentation de ce disque. Il faut dire que le terme « chanson française » a tellement été utilisé depuis des années pour qualifier des bouses infâmes que… Bon, ok, je me cherche des excuses. J’ai quand même lancé l’écoute de « T’as vu », aussi parce que le titre me titillait. Et vous savez quoi ? J’ai bien fait. Parce que cette chanson, sous son apparence anodine, recèle bien plus de richesses et d’âme que beaucoup de trucs que je, que nous subissons au quotidien. Et le côté Anaïs meets Françoise Hardy qui chante sur de l’electro-pop mélancolique me plaît assez. « Amoureuse » poursuit dans cette voie douce-amère, entre humour sans y toucher et cynisme léger. Comme les autres d’ailleurs. Alors j’ai lu sur Télérama que c’est un peu impersonnel, un peu décevant par rapport à un premier album plus folk pop et proche de Barbara ou Delerm. Et ben j’suis bien content de ne pas être d’accord avec eux (une fois de plus). Alors bien sûr, « Déjà Venise » est très dans l’air du temps, extrêmement proche d’un Vendredi sur Mer, avec une couleur eighties complètement assumée. Et elle nous gratifie en plus d’une jolie reprise francisée et adaptée de « Porque te vas » de Jeannette qui, si elle est moins pêchue que la reprise de Chihuahua il y a quelques années, amène un éclairage différent sur la mélodie. Bref, pour moi la surprise était au rendez-vous, et l’écriture sobre et personnelle de Clio me réconcilie avec la chanson française le temps d’un album.

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