C’est bizarre comme la musique de Clio a toujours produit chez moi une sorte de tendresse. C’est déjà la troisième fois que ses titres doux-amers ont droit de cité ici. Je continue à lire ça et là des comparaisons avec Jane Birkin, Etienne Daho ou Françoise Hardy : c’est à peu près tout ce qui m’irrite le plus en chanson française. Alors pourquoi ? Probablement parce que Clio cultive, en plus d’une voix diaphane, un goût pour les mélodies mélancoliques, pour les histoires brisées, pour une écriture pop qui doit plus à l’outre-manche qu’à l’esprit hexagonal. On commence d’ailleurs vraiment bien avec une « L’imbécile », histoire d’adultère et de mensonge à soi-même. Comme sur les albums précédents, ce quatrième opus est une collection de courts-métrages un peu arty, un peu nouvelle vague, où la romance et la tragédie vont souvent de pair. Le côté un peu plus léger (et assumé) qui habillait « L’amour hélas » est toujours là, tapi dans l’ombre des accords pluvieux du piano, mais il se fait plus discret, plus acceptable pour moi, même si encore une fois, je n’apprécie qu’une partie des chansons. Pas de featuring qui claque cette fois, on ne peut pas avoir une figure comme Iggy Pop à chaque fois. Mais au final, la sensibilité d’Alex Beaupain qui accompagne Clio sur la chanson-titre s’accorde bien mieux avec elle ; un unisson qui donne d’ailleurs naissance à une belle histoire, au propre comme au figuré. Alors bien sûr, il faut aimer l’allure rétro légèrement désuète de l’electro pop délicate qui est développée ici. Mais pour moi, encore une fois, Clio sort un disque sensible et charmant, auquel je me soumets certes partiellement mais sans hésiter !
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