Je ne vais pas vous le cacher, la première chose qui m’est venue à l’esprit après l’écoute au calme de ce disque est une interrogation d’une subtilité et d’un à-propos pas forcément accessible au commun des mortels, auquel ma condition de critique rock me permet d’échapper : « Ben pourquoi ? ». Pour vous, lectorat chéri (car ce qui est rare est cher !), je vais tenter de simplifier et d’expliquer ce raisonnement labyrinthique qui est mien. Alors voilà : à notre droite, nous avons Depeche Mode, groupe à la carrière bien remplie, qui a su conjuguer tubes mondiaux et accomplissement artistique. Et à notre gauche, nous avons Sylvain Chauveau, p’tit gars bien de chez nous, à la fois fan du groupe et de musique de chambre. La collision des deux aboutit à ce disque, où les standards (ou pas) du groupe sont interprétés de fort belle manière, chantés par notre Sylvain national accompagné de piano, cordes et instruments à vent dans une atmosphère intimiste et respectueuse. Et c’est là où le bas blesse. Si on pense plusieurs fois à l’album « Together In The Darkness » des suédois Hederos & Helberg pour la qualité d’interprétation et la beauté des versions, force est de constater que ces derniers avaient pris beaucoup plus de risques dans le choix de leur reprises. Car ici, on ne chamboule rien, on adapte sans, en somme, apporter grand chose aux chansons des héros de l’electro-pop. On a même parfois l’impression d’entendre Dave Gahan chanter, c’est un comble ! Attention, ne vous méprenez pas, cet album de reprises est très agréable à écouter, souvent d’une mélancolie et d’une beauté qui laissent sans voix (« Never Let Me Down Again »), mais niveau personnalité de la chose, c’est plutôt maigre…A réserver aux fans ultimes donc, et à ceux n’ayant rien de plus pressant à acquérir.
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