Il y a quelques mois, je m’extasiais devant le volume 1 des aventures de ce collectif hip-hop de San Marcos, Texas. Dans celui-ci, on trouvait des titres à la force de frappe colossale, et d’autres qui sentaient le réchauffé ; mais en tout cas, le potentiel était là, rare et impressionnant pour un collectif si jeune. Aujourd’hui le combo sort un troisième opus en moins de six mois : mais comment font-ils ? Certes, comme précédemment, les mc’s sont légion et les titres sont assez inégaux au sein d’un même essai, mais quand même : sur 15 nouveaux titres (dont trois interludes, ok) on trouve une foule de candidats au podium du coup de coeur. Le single « Boogie » et ses côtés de gros classique oldie commence d’ailleurs très fort. Mais il est suivi de très près par « Zipper », « Liquid » (qui va quand même un peu trop chasser sur les plates-bandes des précédents), « Stupid », « Alaska », « Hottie » et le final « Team » qui, comme « Summer » sur II et « Waste » sur I, se la joue rock seventies à la Lenny Kravitz. Soit, comme d’hab’, une bonne moitié du disque, le reste tissant des liens entre les ambiances ou au contraire nageant à contre-courant en exploitant le côté r&b moderne de l’escouade de Kevin Abstract.
Décidément, Brockhampton se pose en valeur sûre du hip-hop contemporain, prenant un malin plaisir à saturer le paysage musical en ne laissant pas ses concurrents sortir le flow hors de la boue. Et il ne semble pas prêt de s’arrêter ; le collectif a prévu de sortir un quatrième album en 2018. Certes, je pourrais me montrer alarmiste en affirmant qu’à ce rythme, ils s’épuisera bien vite, mais est-ce bien raisonnable ? Brockhampton a prouvé qu’il savait gérer des délais ridicules, alors laissons-le faire ce qu’il fait bien et carpe diem !
Brockhampton : Boogie
Brockhampton : Rental