
Le travail de Vindsval sur les sons et les structures de son expression principale Blut Aus Nord confine depuis longtemps à l’avant-gardisme et l’expérimental. Sur le précédent et premier volume de cette nouvelle trilogie, il avait mis de côté les éléments les plus mélodiques et recentré son art sur les atmosphères et mélodies lovecraftiennes. Mais j’avoue que je n’étais pas préparé à ce qui m’attendait ici. L’accordage se fait plus grave et profond, et ce côté plus death se retrouve également dans les vocaux ou grognements. La complexité et le chaos ambiant l’emportent pour moi sur le premier « vrai » titre, ne me laissant respirer (et apprécier) qu’à partir de « The endless multitude ». Hélas, après un deuxième interlude, « The crowning horror » replonge dans une formule très, trop capillotractée pour moi. « Queen of the dead dimension » est un peu moins opaque, mais je déplore toujours ce chant très en retrait. « The black vortex » est une chute vertigineuse où parfois l’on ricoche sur des flancs escarpés, sous l’œil amusé d’entités extraterrestres. « Nameless rites » et « The ultimate void of chaos » reprennent, et c’est heureux, le caractère hypnotisant des œuvres précédentes du projet, mariant un riff étrange et distant à une rythmique de plomb et une ambiance surréaliste. Enfin, « Forgotten aeon » se situe à mi-chemin entre les titres les plus et les moins accessibles de cet album. Encore une fois, Blut Aus Nord est là où on ne l’attend pas, exploitant toujours son black atonal mais en lui ouvrant d’autres cieux, sous lesquels toutes et tous ne seront pas aptes à voler… « Disharmonium – nahab » est une œuvre dont on ne sait pas forcément quoi penser, et qui épaissit le mystère autour de la santé mentale ou le génie de son auteur !






