Je n’ai pas écouté le premier album des hollandais. En revanche, j’ai bien étudié celui-ci, et après avoir lu les déclarations de ses auteurs, je m’interroge quant à sa teneur. En effet, ce « Kwintessens » est sensé être beaucoup plus construit et moins chaotique que le premier. Et laissez-moi vous dire qu’il est pourtant loin d’être évident à apprivoiser pour le commun des metalleux. Alors pour le reste… Imaginez Meshuggah copuler sauvagement avec Blut Aus Nord et Dodheimsgard, et vous aurez une vague idée de ce qui se passe ici. La passion du groupe pour la géométrie se traduit par des structures complexes à l’extrême, presque irréelles, au service de titres qui se complaisent dans une noirceur abyssale. Les riffs tournent inlassablement, véritable tourbillon black metal se nourrissant de l’énergie du metal indus sans toutefois en posséder les éléments, et forçant le chaos à se plier à ses désirs. Avec « Kwintessens », on est plongé dans un autre monde, ni stellaire ni souterrain, un magma à la fois tranchant et plasmique. Dodecahedron signe en 41 minutes une superbe démonstration de musicalité alternative, quelque part entre folie furieuse et génie visionnaire. Excellent !