
Cela fait quelques mois que Bleu Jayronimo me tease sur Groover. Ce jeune musicien au passé troublé plus que trouble s’est donné pour défi de trouver le bonheur. Pour lui, celui-ci passe par l’accomplissement de soi-même au travers de la musique, et des textes. Pour la première, il avoue s’inspirer de l’école electro hip hop française (Hocus Pocus, C2C…), tandis que pour les seconds, il cite de grands hommes de combat (Gandhi, Mandela, Marc Aurèle). Bon, là où je m’attendais à un album en bonne et due forme, j’ai un ep, dont deux parmi les cinq titres me sont déjà connus : dommage, mais j’avoue que puisque ma dernière rencontre avec l’un d’eux date de presque 5 mois, une piqûre de rappel n’est pas de trop. Allez, je me lance. « J’ai besoin de ça » m’accueille tout groove dehors. Oui, je le savais, c’est le risque ; le style développé par le bonhomme se situe, sur le papier, dans mon angle mort. Ce qui est bien parfois, car je ne vois pas venir les bonnes surprises. Mais là, c’est trop de positivisme pour moi, je fais un rejet. Ensuite « 100 voix dans ma tête » me revient ; un texte intelligent, bien écrit, vrai et assez auto-critique sur un tube immédiat. On pensera au film « Comment c’est loin » et son constat d’une perte de repères et d’une fuite en avant ici : un joli leitmotiv en tout cas. Suit « Tout est parfait » qui surfe sur la même vague, musicalement comme textuellement. Si on voulait chipoter, on dirait peut-être « un peu trop ». « Donner du love » est moins mièvre que son titre ne le laisse présager, et donne toujours dans un electro pop groovy sur lequel se pose le flow impeccable et clair de Bleu Jayronimo. Enfin le final « Déjà beau » est un autre morceau que je maîtrise déjà et qui me rappelle l’ambiance du titre d’ouverture. Arrivé là, s’impose une question. Pourquoi ne pas avoir inclus l’excellente « J’ai peur » ? Probablement pour la garder comme plat de résistance pour l’album, tiens. Ce qui signifie que quel que soit l’accueil réservé à cet ep, le grand projet verra bien le jour. Tant mieux. Bon, bien sûr, je me rends compte que, comme sur ce projet, tout ne sera pas pour moi. Mais ça ne m’empêchera pas de penser que le monde a besoin du bon esprit de Bleu Jayronimo et que, définitivement, ses qualités mélodiques ne peuvent pas non plus lui faire de mal.