Laissé pour mort suite au cataclysme interne causé (ou pas, d’ailleurs) par la sortie de son premier album « Careers », Beverly s’est pourtant relevé pour donner suite à sa vision de la shoegaze-indie-pop. L’album est ouvert par la pas tant in-your-face que ça « Bulldozer » à la voix noyée typique et au rythme soutenu (ben oui, il est là le rapport) ; bonne entrée en matière prouvant que la patronne est toujours là et ne se laisse pas abattre. Suit la très pop « Crooked cop » qu’on aurait pu croiser sur un Fountains Of Wayne. « You said it » renoue avec des guitares plus abrasives, mariées à une mélancolie qu’on connaît bien. « Victoria » est plus sage mais suit ses traces. « South Collins » continue à piller l’héritage de 4AD, et bien mal avisé celui qui s’en plaindrait. « Lake house » est encore plus réussie, combinant tous les éléments suscités. Il n’est dès lors pas interdit de penser que l’explosion du groupe en vol lui a fait plus de bien que de mal. Ce que « Contact » ne fait que confirmer. « The smokey pines » est trop gentillette, « You used to be a good girl » remet le couvert et « Don’t wanna fight » termine le voyage en mode indie pop soft. Vous l’aurez compris, quelle que soit sa forme, le maître-mot ici est pop. Son esprit s’insinue partout, rien n’échappe à son contrôle. Et donc, si vous aimez la pop, ne ratez pas une si belle occasion de la glorifier à moindre frais. Et tant pis si « The blue swell » est un de ces disques de passage, trop bon pour s’en priver mais pas assez pour lui être fidèle toute une vie. Il reste une petite douceur estivale bien sympathique.
Beverly : Victoria
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