« Stray », l’album précédent de Bambara, avait été l’une des grosses claques de 2020 pour moi. La musique sombre et sauvage du groupe, la présence incroyable de son leader Reid Blateh : putain, ça, c’est du rock, mes gens. Alors j’ai beau ne pas trop aimer le format ep, je ne pouvais me résoudre à attendre encore pour découvrir si le groupe avait transformé l’essai. « Slither in the rain » est plus rampante et maussade que ce à quoi je m’attendais, mais tout aussi bonne. La deuxième, « Mythic love », est une tuerie riche en tension constante qui n’explose jamais mais, fiévreuse et habitée (autant d’ailleurs par l’organe de Blateh que celui de la chanteuse Bria Salmena), a quelque chose de très puissant. Cette absence de pyrotechnie, on s’en rend vite compte, est d’ailleurs assez symptomatique de cet ep, et peut-être révélatrice d’un changement de direction musicale. Plus assagi, peut-être plus intime, mais pas moins troublant, Bambara en dévoile un peu plus de ses possibilités multiples, de son jardin secret, de sa faculté à créer de l’émotion sans jamais tomber dans la mièvrerie. Jetez donc un œil aux paroles et vous pourriez même être assez mal à l’aise avec certains textes : plus apaisé certes, mais juste en apparence ! Bambara reste affûté comme un rasoir, et c’est toujours un plaisir de replonger dans son style férocement indie et rebelle. Souffre et frissons au programme, de quoi trépigner d’impatience pour le prochain album du combo !
