Azmari est un collectif de musiciens belges qui ont décidé d’explorer l’ethio jazz. Et l’ethio jazz, c’est à peu près le seul sous-genre que j’apprécie dans le domaine. Alors oui, forcément, le genre étant assez balisé, on se retrouve avec des disques qui se ressemblent un peu. Quelques différences de-ci de-là, sur le rythme, les orchestrations, mais quand même, on est en famille. Alors si vous avez déjà jeté une oreille sur ce site aux chroniques de The Sorcerers, Ak’Chamel, The Lewis Express, The Budos Band ou Black Flower, et que vous avez apprécié ce que vous avez entendu, vous êtes déjà à moitié conquis. Je dis à moitié parce que, quand même, Azmari s’avère plus classique dans sa forme, plus proche des standards et des tics développés par les grands anciens, plus fiévreux et démonstratif. Plus jazz, en un mot. Ce qui, pour moi, demande un temps d’adaptation plus long aux neuf titres de ce premier album, même si les titres sont lardés de coups de dub, ska, et funk. Ce qui est appréciable, c’est la variété des instruments accompagnant les mélodies, les faisant légèrement dévier de leur orbite, mais pas assez pour entrer dans la sphère « free » (même si on soupçonne une part d’impro dans les compos). Le groupe en maîtrise une pelletée, ce qui lui permet de varier les ambiances. Bien sûr, globalement, on a toujours cette musique de charmeur de serpent ; impossible de me détacher de cette image, celle de cet animal froid et rampant, arpentant un désert moite et chaud, aussi fascinant que dangereux. Mais le rythme est plus soutenu que chez certains cités plus haut, et donc ce disque peut facilement faire office de pont entre les deux mondes. C’est en tout cas un bel outil de promotion pour donner envie de voir le groupe s’exprimer en live. Un jour, peut-être !
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