Ces polonais ont une image quelque peu trouble ; comme pas mal de leurs collègues blackeux à travers le monde, et c’est bien normal quand on se montre quelque peu misanthrope, ils ont parfois été taxés de fachos. Bien difficile de démêler le vrai du faux quand on ne comprend rien à la langue. Ce que je comprends fort bien, en revanche, c’est l’essence du black metal du groupe : la haine, féroce, tenace, implacable. Elle habille les six (relativement) longs titres de « Lunaris » d’une noirceur qui confère à la sorcellerie tant elle prend transpire de chaque note, qu’elle s’insinue en nous par chaque pore, nous soulève et nous porte, forts d’une puissance jamais (rarement du moins) ressentie auparavant. Froids, intenses, mélodiques et d’un noir profond, ils me rappellent le premier ep des norvégiens de Mundanus Imperium. Malgré ses origines polonaises, Arkona subit et retranscrit ses influences très scandinaves, et de façon assez grandiose. « Lunaris » est un disque quasi-irréprochable. Le son, l’intensité, l’ambiance générale, le placement des nuances, tout est excellent. Aucune hésitation ; foncez !