
Nusantara Beat est un collectif musical basé à Amsterdam, composé de musiciens d’origine indonésienne. Concrètement, leur son me rappelle un peu Dengue Fever, un peu la pop folk psyché turque, et c’est donc forcément quelque chose qui m’attire. Un mélange de pop, de world, de folk, avec de la légèreté, un bon côté psychédélique, un feeling nostalgique et une pointe de groove sexy. Les membres ne sont (localement) pas des inconnus, puisqu’ils ont oeuvré dans diverses formations, et d’ailleurs divers genres. Pourquoi avoir décidé de se réunir maintenant et sortir ce premier album ? Je ne sais pas, peut-être le mal du pays. « Nusantara » est un ancien mot qui désigne d’ailleurs l’ensemble des îles qui composent l’archipel Indonésien, symbolisant leur unité. La volonté affichée par le collectif est celle de rendre hommage à leurs racines musicales communes et les moderniser. Suis-je assez qualifié pour juger de la réussite de cet objectif ? Certainement pas. Mais ce que je ressens, c’est un équilibre optimal entre des sonorités et une musicalité que moi européen j’apprécie, et des éléments exogènes qui me titillent les sens et mettent des graines d’endorphine dans mon imaginaire. En tout cas, ce premier album coule dans le conduit auditif en libérant du plaisir à chaque titre. Et heureusement, puisque, interprété totalement en indonésien (même si les textes sont à la base écrits en anglais par la chanteuse), le disque ne nous donne pas beaucoup d’indices sur ses thèmes. En fouillant un peu les interviews du groupe, on apprend que ceux-ci traitent d’histoires d’amour moderne, d’héritage culturel, de folklore, de mythes et traditions. L’album, le style, le groupe ; tout ça concourt à bâtir un pont entre les cultures. C’est aussi pour cela que Nusantara Beat a choisi ce nom à cheval entre passé et présent, et qu’il marie instruments traditionnels et sonorités et production moderne. C’est assez difficile de ne pas pencher d’un côté ou de l’autre, et je trouve que le groupe s’en sort remarquablement. Écoutez un titre comme « Bakar » ; c’est assez flagrant. Bon, et bien sûr, n’écoutez pas que celui-là : ce premier opus est à déguster frappé, et il comporte assez de diversité d’ambiances pour que ses quarante minutes passent trop vite, bien trop vite. Love on the (Nusantara) Beat !






