
Pratiquer la musique comme thérapie, c’est courant. Bien sûr, il faut avoir le courage de le faire, de s’ouvrir aux autres, leur montrer ses failles, raconter son histoire. Le sujet de cet album est d’ailleurs là ; comment on raconte son histoire, comment on est tenté de la romancer un peu, de l’interpréter, autant pour se convaincre soi-même que les autres, et comment ces petits mensonges peuvent vous enfermer. Sur son premier album, cette native de Chapel Hill en Caroline du Nord avait évoqué son enfance. Elle revient donc aujourd’hui avec son indie pop / rock sur ses certitudes et ce gap entre réalité et récit, avec un style assez sensible et mélancolique, qui laisse parfois la place à quelque chose d’un peu plus énergique et rugueux. On a parfois la bizarre sensation d’écouter une version plus adulte de la pop adolescente ; c’est fluide, facile d’écoute, mais jamais on ne se sent floué ; c’est une accessibilité acceptable. “Good story”, c’est le disque parfait pour vous accompagner par un temps maussade, celui qui vous réchauffera un peu et bercera votre mélancolie. Tout n’y est pas parfait ; on trouve sur quelques titres des accès assez noisy qui cassent un peu la dynamique de l’ensemble. Mais ces imperfections contribuent à prouver l’authenticité de la démarche et de la musique d’Eliza Mc Lamb. Et elles sont assumées par la musicienne, qui les symbolise par ce trophée bricolé sur la pochette. Un trophée fabriquée avec sa mère, reflétant le caractère passager et fragile d’une victoire sur soi ou le monde, et l’importance de rester vigilant pour continuer à en profiter. Bref, oui, “Good story” en est vraiment une, et elle vaut largement le coup d’être lue et partagée !






