Ah ben ça ! Revenir après quinze piges au sein d’un style qui, alors d’avant-garde (le mix electro / indus / breakbeat / drum n’ bass pour ceux qui ne connaîtraient pas Pendulum) c’est quand même assez osé ! Toutefois, peut-on vraiment parler de nouvel album quand on sait que « Inertia » est composé de titres issus de sessions d’enregistrement précédentes pour la plupart (9 titres sur 16 quand même, ensachant qu’il comporte aussi deux interludes…) ? Et est-ce que ça n’aurait pas un peu tendance à se ressentir à l’écoute ? Et bien… dès le départ, on ressent comme une gène. Oui, les gars on mis de la nouveauté ici, dans leur processus créatif, dans leurs collaborations nombreuses (on sent que les anciens fans ne se sont pas fait prier pour les featurings), au travers de quelques sonorités. Mais ils ont versé tout ça dans un moule qui a déjà vécu. Je pense que Pendulum aurait du, plutôt que de vouloir montrer une version de lui-même version 2025, reprendre tout à zéro, s’enfermer quelque part et redéfinir une version 2.0, comme si le groupe se créait aujourd’hui. C’est con hein, mais si en 2021 « Elemental » m’avait assez convaincu, là je trouve que Pendulum, peut-être a trop vouloir en faire (même si Rob Swire a avoué que c’était son but de repousser toutes les limites du groupe) s’est perdu. Il y a ici de manière sous-jacente le besoin de prouver quelque chose, de courir après le temps, d’essayer de faire coller une logique d’avant à une époque qui n’est pas la sienne… et ça ne marche pas. J’aimerais tellement ne pas le dire, mais si « Inertia » est loin de mériter son titre car Pendulum a essayé de proposer ici une réalité alternative, celle-ci s’avère décevante. Oui, bien sûr, quelques titres surnagent, mais on est loin de l’explosion attendue pour les australiens. Et ce n’ets pas les textes introspectifs et chargés d’émotion qui y changeront quoi que ce soit. Ouvrez le portail dans l’autre sens, j’y retourne le coeur gros.
