
Revoilà notre polonais préféré avec un album au titre vraiment peu élégant, qui suggère un retour haineux et extrême. Premier constat, le disque est assez ramassé. 38 minutes, c’est moins que ce que le groupe nous a donné à entendre. Le deuxième, c’est qu’effectivement, « The shit ov god » s’avère bien plus direct que les précédents, et que les influences parfois intégrées des projets parallèles de Nergal n’y sont pas (ou presque) représentées ; on en revient à un black death dévastateur. Bien sûr, on retrouvera ici, outre les riffs frénétiques et les blasphèmes vocaux, des structures plus alambiquées, des dissonances finement étudiées, des orchestrations un peu plus grandioses, des textes plus profonds qu’on ne pourrait le penser au premier abord. Oui, mais est-on prêt à un retour en arrière, fusse-t-il pour y gagner en intensité ? De mon côté, je dois me rendre à l’évidence après deux écoutes attentives du disque ; non, je ne le suis pas. Oui, la voix de Nergal est toujours aussi parfaite, les riffs et thèmes sonnent à 100% Behemoth, et certains passages ou titres sont vraiment très bons. Mais j’ai vraiment l’impression de me replonger dans une version alternative ou modernisée du passé musical des brutes de Gdansk, et ça me dérange. Bien sûr, ce que « The shit ov god » apporte en plus, c’est cette notion de chanson ; on est pas en face de monolithes brutaux et sans pitié, on peut se raccrocher à de vraies mélodies, à des couplets et des refrains. Cependant, les titres me paraissent trop simples, même si avec le temps certains comme « O Venus, come ! » ou « To drown the sun in wine » font leur chemin. Alors non, « The shit ov god » n’est pas un ratage, mais il n’est pas le Behemoth que j’ai envie d’écouter en 2025. Et pour vous ?






