
Voici quelques années maintenant que je suis avec passion les aventures musicales de Ye Banished Privateers, groupe suédois se concentrant sur la réinterprétation de leurs influences folk scandinaves et irlandaises au sein d’un style qui fait la part belle aux ambiances maritimes. Le point commun entre les différents albums du groupe ? Une richesse instrumentale certaine, une interprétation qui n’en porte pas que le nom (chaque album est une véritable pièce de théâtre, explorant de nombreuses histoires et employant de nombreuses voix). Ah, et oui, aussi, une efficacité mélodique assez imparable. Enfin, pour peu qu’on soit sensible au style. Ce nouvel opus s’attarde sur la vie des matelots du XVIIIe siècle, des dangers qu’ils encouraient, des joies et des peines qu’ils traversaient. Et comment ça sonne ? Foutrement bien, mes gens ! Alors oui, bien sûr, si on connaît déjà le travail du collectif, on pourrait très bien, en cherchant, et même pas trop longtemps, trouver des similitudes troublantes entre ce nouvel opus et les précédents. Mais est-ce qu’on a vraiment envie de le faire ? Je n’en vois pas l’intérêt, puisque chacun des douze titres est aussi bon que ce que je connais déjà de Ye Banished Privateers (même si j’ai eu un gros coup de coeur pour leur album de noël). On appréciera le fait que, comme un concept album, les titres présentent des intensités différentes, et que le côté festif des mélodies soit en quasi-permanence contrebalancé par un feeling plus sombre, plus tragique ou inquiétant. Bien sûr, Ye Banished Privateers ne se content pas de fantasmer l’époque, mais produit des textes documentés, évoquant par exemple la traite transatlantique des esclaves sur l’excellente « Chained below ». On retrouve aussi, c’est habituel chez eux, une pointe d’humour ça et là. Bref, aucune raison de bouder ce nouvel album : c’est encore un classique.






