
En matière de musiques urbaines, on est pas trop habitués à porter notre regarde vers les pays de l’est. Polyvoda, avec son premier album ici présent, pourrait bien rebattre les cartes. Celui-ci mélange allègrement hip-hop, trip-hop, r&b et jazz pour un résultat aussi moderne que déstabilisant. « Queens » a quelque chose de très hip-hop, mais sa structure est plus mouvante encore, et la voix de X (on ne sait pas comment s’appelle la chanteuse) évoque plus la neo-soul. « Homeless » introduit un riff plus pop / rock et une ambiance plus étouffante. « Ricochet » déroule quelque chose de plus R&B et jazzy, mais on peut aussi y sentir un peu de pop. Un titre qui présente à mon sens d’importantes nuances entre le couplet et le refrain, ce qui le rend peut-être plus difficile à appréhender. « Drunken road » décoche une rythmique pas du tout titubante ; mon titre préféré arrivé là. « Fog » est un compromis entre « Homeless » et « Ricochet » ; comme beaucoup, un titre hybride entre les multiples influences des ukrainiens qui trace une voie nouvelle pour la musique urbaine. « Morning » amène une pointe de mélancolie ; j’aime bien. « Bonfire » est certainement le titre le plus fuyant et psychédélique du lot, et clairement celui auquel j’accroche le moins. Enfin, la chanson-titre verse également un peu de mélancolie et un peu plus de jazz que les autres, et s’avère intéressante même si exigeante mélodiquement parlant.
Polyvoda est sans nul doute une formation pleine d’idées et à suivre, mais que son positionnement très particulier réservera peut-être aux mélomanes avertis.






