
Big Wreck fait partie de ces formations américaines d’arrière-garde mélangeant le hard rock et différents sous-genre de rock que nos voisin d’outre-atlantique considèrent comme faisant partie du trésor national mais qui nous sont totalement inconnues. Formée en 1994, le combo a connu une vie mouvementée et un break plutôt long, le et revient aux affaires en 2010. « Pages » est son nouvel ep qui annonce probablement une nouvelle production plus longue. Mais pour moi qui ne connais pas vraiment la musique des Bostoniens, il me paraît le format idéal pour m’engager sans trop m’impliquer. En fouillant un peu, j’apprends que « Pages » comporte en fait une poignée de chansons composées pour ce qui devait à la base être un album mais qui finit en collection d’ep. Et alors ? Alors c’est vachement bien. Ce qui est troublant ici, c’est la voix de Ian Thornley, qui parfois évoque fortement le défunt Chris Cornell. Les titres, eux, louvoient habilement entre rock progressif, hard rock soft, neo grunge et rock indépendant. L’ep commence très fort avec la très soft et mélodique « In fair light », qui se place d’entrée de jeu comme un hit. On est d’autant plus étonnés lorsqu’on arrive sur une « Bail out » bien plus heavy (malgré un refrain très mélodique), pas désagréable du tout mais qui tranche pas mal. « Summerlong » se situe à mi-chemin des deux ambiances ; de l’énergie à revendre mais une forme plus sage. « Weightless » est effectivement plus légère, adoptant une forme plus pop et un aspect de ballade. « White lies » prend des couleurs grunge, et enfin « Bird of paradise » sort des sonorités franchement plus rétro et certainement proches de ce que le groupe proposait jusqu’à présent, une sorte de rock hybride à la IQ. Ce qu’on peut constater ici, c’est une belle volonté du groupe de se renouveler et s’adapter à son époque, autant dans le format choisi (qui correspond à notre plus faible capacité de concentration) que dans la forme. « Pages » est donc un premier chapitre qui donne envie de lire les autres.