
Il est loin le temps où Londres avait le monopole de la punk attitude. Les suédois de Viagra Boys en sont les dignes héritiers, impossible pour moi de ne pas déceler dans leur musique l’héritage des Clashs, ce mélange de punk, reggae, pop et ambition mélodique qui fait du bien, le tout avec un second degré et un certain talent pour singer la société dans laquelle ils sont bien obligés d’évoluer. Mais en fait, cette obligation n’en est pas vraiment une pour eux : au contraire, la crétinerie ambiante a tendance à les amuser, et ils s’en nourissent en permanence pour bâtir leurs oeuvres. “Cave world” prend racine dans les nombreuses théories complotistes qui fleurissent un peu partout dans le monde. Ça commence très fort avec un “Baby criminal” qui a une bonne gueule de “Rock the casbah” avec ses cuivres débridés et son groove contagieux. Petit intermède un peu vain (“Cave hole”) et le combo enchaîne avec un “Troglodyte” tout aussi délicieux. “Punk rock loser”, en revanche, fera juste patienter l’auditeur avant le prochain hit. Ce ne sera pas forcément “Creepy crawlers” qui, si elle n’est pas dénuée d’intérêt, se montrera un peu trop zarbi pour la plupart. “The cognitive trade-off hypothesis” pourrait bien faire l’affaire en revanche. “Ain’t no thief” est de ces titres qui viennent dynamiter une routine qui commençait à s’installer : un peu de dub, de hip-hop, d’electro rock, mélangé à une véritable punk attitude, ça explose forcément. Est-ce pour qu’on le garde en tête plus longtemps que le groupe a placé la mal fagottée “Big boy” à sa suite ? A vrai dire je ne sui spas beaucoup plus convaincu par “Add”, un peu trop electro funk pour moi. Un dernier intermède et on continue (et termine) avec une “Return to Monke” où on retrouve avec plaisir les influences free jazz, pop et punk outrancier. Et oui, Viagra Boys en fait parfois trop, il ne respecte rien et aime chier dans son propre bac à sable. Mais c’est un peu pour ça qu’on l’aime aussi !






