
Monsieur Cohen est un dinosaure du rock, personne ne dira le contraire. D’ailleurs il le porte sur son visage. Non, je ne parle pas des rides et des ridules contre lesquelles certaines stars se battent, mais de ces lunettes « Starsky et Hutch » qu’il arbore avec un certain panache sur la photo du livret ! Est-ce une raison suffisante pour le faire passer pour un croulant ? On a une certaine tendance à orienter une critique de disque d’un tel animal vers la nostalgie et le conservatisme… Pourquoi « L’autre Léo » devrait-il se contenter de ses fans de la première heure ? Pourquoi un p’tit jeune passionné de Blink 182 ne pourrait-il pas se délecter de ses chansons classieuses, de cette voix profonde et apaisante, de ces mélodies simples et touchantes ? Hein ? Dites-moi ? Bon, peut-être qu’à la limite, il n’en fera pas son disque de chevet, mais je ne vois pas pourquoi il devrait attendre d’être quadragénaire pour apprécier une telle galette ! Bref, Léo reste égal à lui-même, et c’est d’ailleurs tout ce qu’on lui demande lorsqu’on y a goûté une fois. Et même si on avait souhaité un peu plus de surprises au niveau de l’orchestration et des arrangements (osons les grands ensembles !), cette sobriété, cette mélancolie douce-amère et ces réminiscences qui vous chatouillent les oreilles sont loin d’être désagréables. Enfants, petits-enfants, arrière-petits-enfants du rock, adoptons les lunettes teintées trois tailles trop grandes pour lutter contre le conflit de génération !





