Penser un deuxième album est un exercice ardu en général, mais d’autant plus lorsque le premier a fait un monstrueux carton, et que le passé musical du compositeur laissait largement à désirer. Maxim Nucci a du vivre certains de ses plus grands moments de doute et de stress une fois ce « Cardioid » pressé… Sans lui trouver d’excuses, on comprendrait que tout ça aboutisse à une certaine forme de suicide commercial ou artistique ; c’est déjà bien souvent arrivé par le passé. Heureusement, lorsque s’installe le premier titre, « Breathe In », on est rassurés ; le groupe a su évoluer, s’éloignant un peu de la pop folk qui le fit connaître pour adopter une expression plus typiquement pop indé, où les influences anglaises (Led Zep, Radiohead) ou plus roots (le blues est souvent évoqué) transparaissent. Influences qui pourraient le rapprocher d’un groupe comme Aaron sur son premier album. On peut trouver pire comme comparaison. Mais tout ça est fondu dans une musicalité où piano, guitare acoustique, rock, cuivres et expérimentations contrôlées s’entrechoquent pour le plus grand plaisir de nos sens. Et là, on se dit qu’il est fort ce Monsieur Nucci, car il a réussi à composer un album qu’on a pas envie, et aucune raison de comparer à son prédécesseur ; ce sont deux très bons albums, que l’on peut écouter en boucle, mais totalement différents dans la forme. Certes, cette mutation pourrait être perçue comme une fuite en avant, mais on ne va pas s’en plaindre tant le résultat est à la hauteur de nos espérances !
Yodelice : More than meets the eye