XCIII est une formation française qui se qualifie elle-même d’avant-garde. Ce qui est soit très lucide, soit très prétentieux, et en tout cas assez risqué ; difficile de trouver plus petite niche pour un style musical. Et vous savez quoi ? Ce n’est même pas ce qui m’a attiré à elle. C’est le fait que cet album, le quatrième du projet, soit sorti chez « My kingdom music », ce qui est souvent gage de qualité, ou du moins d’une personnalité forte. Et sans même avoir posé une oreille sur la musique, on se doute que c’est également le cas ici. Intuition vite vérifiée au lancement de « Ir », premier titre de ce nouvel opus, ou voix enregistrée se pose sur une rythmique de piano avant qu’une guitare et qu’une voix indie pop ne viennent les accompagner jusqu’au dénouement de ce très plaisant moment qu’on ne saurait comment qualifier : trop long pour une intro, trop court pour un titre. « Red lights », premier single, reprend à peu près sur la même base, avant que la voix mutine de l’invitée Maelise Vallez (présente sur quelques titres) ne vienne nuancer les choses par un duo qui amène un peu plus de pop au sein d’une mixture assez marquée par le rock progressif, mais aussi par le shoegaze ou une certaine forme de post metal / metal progressif. Mais que les allergiques aux décibels se rassurent ; ils n’en seront pas abreuvés ici, loin de là même ; les quelques riffs saturés qui traversent le disque ne sont pas de nature à les faire fuir. En revanche, il faudra tout de même être sensible au ambiances plus mélancoliques et aux mélodies mineures. Effectivement, si « Void » se révèle sans qu’on ait à fournir beaucoup d’efforts, puisque doté de mélodies assez immédiates et bien mises en valeur, il ne touchera pas tous ses auditeurs. J’avoue pour ma part être moins passionné par la fin du disque, avec un « Tapeworm » qui se rapproche plus du post rock, et un « Vs » plutôt expérimental et à la fin abrupte. Mais le reste est validé !