
« Star treatment » renouait avec la country gothique dont David Eugene Edwards s’était un peu éloigné ces dernières années. « Silver sash » suit le même chemin, et on pourrait même dire qu’il s’aventure un peu plus loin. Pas vraiment étonnant quand on sait que pour ce disque, l’ex grand manitou de Sixteen Horsepower a collaboré avec Chuck French, ex guitariste de feu le groupe de post hardcore américain Planes Mistaken For Stars (dont l’excellent premier album avait été chroniqué ici). A l’écoute de cet album, cependant, un refrain d’un autre French, un vrai cette fois, me vient à l’esprit : « qui de nous deux inspire l’autre ? ». Non, je ne dis pas que les chansons de ce très court album sont mauvaises. Je dis juste qu’elles ont l’air d’essayer d’enfoncer les rectangles dans des triangles, de conjuguer le style de l’un avec celui de l’autre. Et non, le résultat n’est pas vraiment décevant ; pas mal de titres, sinon la plupart, sont même très convaincants. Mais il y a ici quelques chose d’artificiel, comme s’il manquait quelque chose à la sauce pour prendre, comme si un rouage mal calibré risquait à tout moment de faire vriller la machine. Et ça a quelque chose d’excitant, je vous l’accorde. Mais pour autant, je ne parviens pas à accrocher à 100% à ce neuvième album. Un peu trop noisy, trop punk (un « Dead dead beat » évoque carrément Iggy Pop), un peu trop rock alternatif en somme. Alors peut-être que c’est la nouvelle mouture du projet, ok. Mais j’avoue que je lui préférais ses penchants plus folk noir ou encore mieux la country punk des débuts de 16HP. Ce qui ne m’empêchera pas de le réécouter… Mais peut-être de l’apprécier pleinement.