WOTHROSCH : Odium

C’est important, les mots qu’on choisit. Ce tout jeune groupe grec, qui s’amène tranquillement son premier album sous le bras, est décrit comme un croisement entre un Anaaal Nathrakh et un Septic Flesh. Voilà qui est bien alléchant… ou complètement prétentieux. « Child » démarre, et s’installe avec lui une moiteur étouffante, une puissance écrasante. Mais voilà, même si le titre est plutôt bien foutu, on ne retrouve ni la majesté et le génie des grecs, ni la folie furieuse des anglais. Aie. Quoi, « aïe » ? Oui, c’est vrai, la présentation est maladroite et porte à confusion. Mais je n’ai pas dit que « Odium » ne valait pas le coup de s’y pencher, voir de s’y perdre. Ces gens-là vomissent avec application leur dégoût et leur haine, au sein d’un style pour le moins intense et sans temps morts, à grands relents de hurlements déments, de rythmiques candidates à la tendinite et riffs magmatiques, et on devrait bouder notre plaisir ? Ah, pas moi mesdames et messieurs. Prenez un titre comme « Disease » ou même « Sinner » ; s’ils puent la souffrance et la déchéance, ils sont exécutés avec un savoir-faire et une application certaines. On a ici la lourdeur du death, le côté malsain et apocalyptique du black, et un peu du nihilisme du crust. C’est désespéré, malveillant, violent et inarrêtable. Et je vais vous dire : c’est même mieux que si la description avait été respectée. Cependant, n’attendez pas de trouver dans ces huit titres des accélérations pied au plancher ou un côté raw black. Oui, Wothrosch ne se prive pas de mettre des coups de pressions une fois de temps en temps, mais il semble préférer cimenter sa monstruosité dans des abysses doom. Sauf qu’il le fait avec un riffing typé black et pare le tout de grosses ficelles death. On retiendra aussi de ce « Odium » des parties de guitare lead très soignées, à la fois heavy et techniques.

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