Pour décrire ce premier album de Vraell, j’ai croisé des comparaisons à Bon Iver et Sufjan Stevens. Ça a failli me faire fuir, étant assez peu sensible à la folk des deux artistes. Heureusement, j’ai concomitamment lancé l’écoute de « Ladybird », et sa délicatesse mélancolique m’a touché. Il restait tout de même un doute, puisque cette intro instrumentale se rapprochait plutôt d’une folktronica. « Watercolour brush » introduit la voix timide du musicien, sur un titre encore très empreint de musique électronique avec une pointe de folk, et une mélodie plus franche et pop. Ce qu’on retrouvera sur « Waste » de façon encore un pu plus formelle, peut-être trop pour moi. « Fever call » et son clip aux magnifiques couleurs bleutées fait mieux tout en employant les mêmes artifices ou presque. On retrouve sur « Quatro » ce goût pour les ambiances cotonneuses et les mélodies douces et hypnotiques qui peuvent évoquer un Boards Of Canada… avec un aspect plus symphonique qui flirte, lui, avec quelque chose de plus trip-hop / electronica à la Hidden Orchestra. « Halfway crest » est probablement pour moi le titre le plus catchy, sans pour autant se départir de ce voile nostalgique que j’aime beaucoup. « The blue hour » est un autre titre instrumental mettant en exergue les talents de guitariste et arrangeur de Vraell. « Rib :cage » explore le thème de l’anxiété au travers d’un texte énigmatique et poétique. On repart ensuite sur un instru (« Leo’s waltz ») avant que le londonien nous serve un « Bare » final toujours aussi beau et sensible, même si à mon sens un peu en-deçà de certains titres, et donc pas idéalement placé. « Once a blue hour » (nommé ainsi car les titres ont été composés au petit matin, période la plus propice à la création pour Vraell) est au final une excellente découverte, qui cependant montre quelques automatismes que le musicien pourra gommer par la suite pour rendre sa musique encore plus touchante.
