Dans le petit monde du post rock, le trio polonais Tides Of Nebula avait il y a quelques temps signalé sa présence dans un genre plutôt classique mais efficace de post rock mélodique purement instrumental avec une pointe de gros riffs et d’éléments électroniques. Cinq ans plus tard, les voici revenus aux affaires avec leur sixième album entièrement fait maison qui sort sur leur propre label. Ce souhait du groupe de revenir aux bases ne se traduit pas, on s’en doute, par une baisse de la qualité. C’est juste une histoire de contrôle et de liberté artistique. La liberté, on la sent traverser les neufs titres de « Instant rewards » ; chacun semble adopter un point de vue différent sur le genre. Tantôt teinté d’électro (la très bonne « Burned to the ground »), tantôt plus direct mais sans jamais être brutal (« The great survey », « Rhino », « The haunting »), tantôt plus évanescent et rêveur (« Fearflood », « Flora », « In the blood »), ou bien entre les trois (« Ashes reprise », le très bon final « The sweetest way to die »), le post rock du groupe ne perd jamais de vue les fondamentaux. Proposer des titres orageux, à la progression rythmique certaine, agrémentés d’un certain groove, en laissant le lead à la guitare mais en ne s’enfermant jamais dans un sous-genre. C’est plutôt une bonne chose. Mais voilà, si l’effort est mis sur le son, les compositions, elles, me paraissent encore trop classiques dans leurs structures et mélodies pour vraiment faire de la formation un monstre sacré du genre. Tides From Nebula sait varier les plaisirs certes, mais manque d’une personnalité et d’un style unique et reconnaissable. Il se situe dans un entre-deux, et il n’est pas évident qu’on y revienne régulièrement.
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