On se voit de loin en loin avec le groupe allemand The Ocean. Pourtant, je n’ai pas grand-chose à lui reprocher ; il produit un style moderne, inventif et agréable de metal progressif à tendance rock, toujours subtil, efficace et mélodique. Mais voilà, il est un peu toujours passé après les autres, à rebours, arrivé trop tard sur la ligne de départ. Une injustice que je vais essayer de réparer aujourd’hui. « Holocene » est en fait la clôture d’un cycle pour le groupe, et la suite logique des disques précédents. Le groupe est très attaché à la nature, et revisite de façon « chronologique » le développement de la nature sur notre planète, côté géologie. En découle une musique assez axée sur les ambiances, forcément fluctuante dans ses intentions, oscillant entre les explosions rageuses des éléments et la plénitude retrouvée. Pour ça le groupe emploie une palette d’instruments et d’influences certes plutôt classiques pour le genre mais très bien agencés et équilibrés. Sur ce nouvel album, les éléments electro font une percée plus significative, et on peut retrouver des structures bien inspirées du trip hop, qui vont d’ailleurs plutôt bien au groupe. On retrouve aussi une intervention vocale de Karin Park remarquée et remarquable sur un « Unconformities » (le titre le plus long du disque) aussi beau dans sa première partie que sauvage dans sa deuxième. Robin Staps a remodelé l’équipe selon la direction qu’il voulait donner à sa musique (encore une fois), en gardant le vocaliste Loïc Rossetti, qui déploie toujours autant de feeling dans ses interprétations. Bien entendu, chaque musicien a son rôle à jouer ici, et c’est une première, pour une fois c’est le clavier qui est à la base des compositions (ce qui explique aussi le léger changement de tonalités). Bref, après 20 ans de carrière, The Ocean parvient toujours à se renouveler et à surprendre. Rien ici ne sonne daté, tout est limpide et sonne naturel sans pour autant que la moindre place soit laissée au hasard ; pour que ça rende aussi bien et précis, c’est qu’il y a un bon gros control freak derrière ! On ne le regrette pas : avec des albums de cette qualité, les berlinois peuvent rester longtemps dans le peloton de tête du (post) metal progressif !
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