Voilà, c’est ça. Avec sa pochette pas moche mais très téléphonée, « The earth is the sky » pourrait passer totalement inaperçu dans la masse des sorties. Et pourtant, ce serait une énorme erreur de passer à côté. Massif, lancinant, progressif, simplement magnifique, ce disque est celui d’artistes qui explorent la musique sans se donner de limites. Car si ça commence de façon plutôt classique, prenant pour base un post hardcore tutoyant le sludge, ça dévie vite vers… autre chose. Le genre de disque qui a clairement le cul multi-fractionné dans une usine d’assemblage de chaises pliantes, joliment inclassable, et qui peut rapidement tourner au désastre si rien n’y est maîtrisé. Heureusement, on se rend vite compte que ce n’est pas le cas. En six titres et un peu moins de cinquante minutes, The Moth Gatherer nous fait vivre un voyage passionnant au travers d’une musique hybride entre metal extrême, post rock, progressif et atmosphérique, et pond un disque d’une intensité, d’une force et d’une beauté sidérantes. Ce qui est d’autant plus appréciable qu’on ne l’avait pas du tout, du tout vu venir. Bref, ça, c’est le genre de disque pour lequel on continue de fouiller le web et scruter toutes les sorties. Un album de fin du monde, un pur moment de magie maléfique, un instant fuyant où l’on touche l’éternité. Excellent !