
Dans le domaine de la musique, il y a les artistes qui tâtonnent un peu, trouvent leur style et s’y tiennent jusqu’au bout. Et puis il y a les autres, ceux qui cherchent en permanence d’autres territoires à explorer, d’autres choses à tester. Les anglais de The Horrors sont de ceux-là. Je les avais adorés sur leur premier album « Strange house », qui se montrait aussi remuant que réussi. Et puis, sur leur deuxième opus « Primary colours », on aurait dit un autre groupe, et celui-là, avec son dream rock bien plus vaporeux, n’était pas pour moi. Mais avant de passer mon chemin, je leur ai laissé une autre chance avec un « Skying » qui confirmait le chemin d’une musique plus lumineuse… et donc loin de mon univers. Toutefois, j’ai toujours gardé un œil sur le combo. Et j’ai entendu dire qu’il était revenu à l’expression de sentiments plus orageux. Me voici donc. Bon, comme pour les autres disques, je ne saurais pas dire qu’il s’agit des mêmes musiciens (sauf peut-être sur « Trial by fire »). Pourtant, chose exceptionnelle, le line-up n’avait, avant 2024 pas bougé depuis 2005. Ce nouvel album, donc, prend des couleurs post punk, avec un soupçon de rock gothique et rock industriel. « Ariel » peut encore faire illusion pour les fans de la deuxième période, avec ses accointances goth quand même assez pop. « Silent sister » est bien plus indus, je lui trouve même un petit côté Marilyn Manson. On arrive ensuite au premier single « The silence that remains », qui s’avère plus que satisfaisant. « Trial by fire » est l’une des plus brutales, mais s’avère manquer un peu de finesse à mon sens. « The feeling is gone » renoue avec la new wave : on y ressent même une influence Depeche Mode. « Lotus eater » surfe sur la même vague avec un feeling plus electro mais une mélodie bof. « More than life », plus rock, fait bien mieux ; ah ben oui, c’est un autre single. « When the rhythm breaks », en revanche, me laisse totalement froid : il ne s’y passe pas grand-chose. Et « LA runaway » n’est pas vraiment plus excitant, même si beaucoup plus pop. Au final, « Nightlife » est vraiment une sorte de bilan des différentes époques de The Horrors. Il y a donc pour moi du bon et du mauvais ici, dans des proportions pas forcément idéales. Dommage.